La 53ème semaine

La jeune fille prêtait une oreille attentive à la femme qui lui accordait des réponses brèves mais informatives, elle ne faisait visiblement pas dans le superflu et préférait limiter les pertes de temps, précisant par la même occasion que d’autres personnes seraient mieux placées pour répondre à ses questions. Elle acquiesça, pensive, prenant le temps d’assimiler les informations lorsque son interlocutrice clôtura la discussion en tournant les talons,  laissant la jeune fille avec davantage de doutes que lorsqu’elle était arrivée, les clans semblaient décidés à ébranler ses convictions une par une et elle ne savait plus comment faire face à cette perte de repères progressive depuis son arrivée, craignant qu’elle n’ait plus rien à quoi s’accrocher lorsqu’ils auraient terminé.

La femme se retourna une dernière fois, lui proposant de les rejoindre si elle en avait l’envie tout en lui laissant le temps de se décider. Surprise qu’elle en fasse elle même la suggestion, elle se contenta de s’incliner pour la remercier, murmurant quelques mots confus avant de se redresser pour voir que la japonaise s’était déjà éclipsée. Elle resta ainsi figée le temps d’un instant, bousculée par la succession d’évènements et ce nouvel environnement qui ne cessait de l’étonner. « Ne t’égares pas trop Fujimoto Yume » avait-dit l’impénétrable japonaise, cela se révélait être une tâche complexe sur cette île où tout l’invitait à douter. Lorsqu’elle réalisa qu’elle devrait probablement retrouver son accompagnatrice, n’ayant pas suivie celle-ci précédemment, elle se dirigea vers la porte pour remettre ses chaussures avant de se précipiter hors du bâtiment. Ce n’est qu’après avoir attendu sur les marches de ce dernier qu’elle aperçu la médiatrice sortir d’un bâtiment en compagnie de la jeune fille qu’elle avait rencontré plus tôt, celle-ci ne manqua d’ailleurs pas de la saluer avant de partir de son coté. Elle se releva et s’avança dans la direction de la traductrice avant de lui proposer de l’aider à porter ce qu’elle venait de récupérer.

« [JAP] Ne dis pas ça, ce n’est pas un travail aisé et Rioko ne voulait pas t’humilier, au contraire, je pense qu’elle l’a fait pour t’aider, pour te préparer à ton nouveau rôle et à l’image que tu dois renvoyer, il faut que l’on te respecte, et elle croit probablement que pour pour cela il faut que tu entretiennes des relations neutres avec les clans, sinon on pourrait croire que tu laisses ton affection teinter ton jugement…je ne la connais pas, mais je doute qu’elle l’ai fait pour te blesser. » dit-elle en s’inspirant des leçons paternelles tout en lui adressant un sourire qui se voulait rassurant, « Oui, oui je compte t’accompagner. Tiens, laisses moi t’aider… » dit-elle en accompagnant ses mots d’un geste invitant la médiatrice à l’écouter, juste au moment où celle-ci lui tendait la petite boîte qu’elle avait dans la main, « Qu..quoi ? Pour moi ? » ajouta-t-elle, l’observant de ses deux yeux à présent écarquillés

Si l’on pouvait considérer que la jeune fille avait été bien accueillie, elle s’était tout de même retrouvée jetée dans des eaux troubles où elle n’avait pas pied. Tout lui semblait étranger, elle même avait peur de ne plus se reconnaître si elle restait ici, et il s’agissait bien sûr d’un choix qu’elle n’avait pas, elle était piégé, sans la moindre possibilité de quitter l’île qui la maintenait captive, submergée par des secrets qui se faisait un peu plus denses à chaque nouvelle question posée, comme si les mystères du lieu et de ses occupants ne pouvait pas être révélés. Elle tentait pourtant de s’accrocher, tant bien que mal, aux rares espoirs qu’elle entrevoyait, sa naïveté se frayant un chemin, cherchant à peindre un portrait plus gai du futur qui s’offrait à elle et à ceux qui l’entouraient. C’était l’un de ces moments, ceux qui lui donnait l’envie de croire qu’il y avait ici d’avantage que de la survie. Le geste était simple, mais il avait beaucoup de sens pour la jeune fille, on lui accordait son premier bien, son premier repère….son ancre. Elle venait de poser pied à terre, non pas lorsqu’elle était arrivée, non, juste à l’instant, en prenant la boîte dans ses mains, elle avait posé pied à terre, elle avait réalisé, elle avait accepté : elle était ici pour rester. Une foule d’émotions contradictoires semblaient l’avoir gagnée, terrassée, et elle tomba à genoux genoux, un moyen pour elle de s'amarrer pour faire face à cette vague qu’elle n’avait pas anticipé. La japonaise avait dit que le bourgeon éclora peut-être au printemps, cela impliquait que la jeune fille soit encore là pour le voir, qu’elle passerait l’hiver, l’obscurité, l’incertitude et la peur, qu’elle laisserait ses doutes derrière elle et qu’elle survivrait…un geste riche de sens, en effet. Réalisant que son accompagnatrice risquait de se poser des questions si elle restait figée plus longtemps, elle se redressa avant de tapoter son pantalon au niveau des genoux et de relever la tête vers son interlocutrice, quelque peu embarrassée.

« [JAP] Je suis désolée…c’est juste que….c’est un beau cadeau, un très beau cadeau…» dit-elle avant d'esquisser un sourire doux et de passer son bras libre autour du sien, prenant la direction qu’elle avait indiquée, « …je ne sais pas comment te remercier, Lucy, mais je ferais tout pour en prendre soin, je te le promet ! »

Reconnaissante, enjouée, surprise !
Devait être Yume Fujimoto. Touchée par ce geste, la Japonaise accompagne la diplomate jusqu'à son poste de travail. Une occasion de retrouver Hideo Nishi. L'ingénieux adolescent était à une "fenêtre" du poste en hauteur... il regardait le sommet du mont avec une sorte de lunette grossissante bricolée. A leur montée des marches, il lâche:

Hideo Nishi: [Jap]- Le phare n'est pas d'origine... personne n'a pu m'en parler depuis que je suis ici.

Une fois à l'intérieur, Hideo referme la bâche plastifiée couvrant la fenêtre et va à la rencontre des filles. Lucy dépose ses affaires dans un coin et sort son calepin pour communiquer la première partie des informations récoltées. Nishi reproche gentiment le fait qu'elle ait pris que très peu de détails tels que l'age, les tailles, les villes d'origines, le métier des parents, le niveau d'études... jusqu'à ce qu'elle le coupe pour lui dire qu'il aurait mal vu de demander tout cela au premier recensement. Il ne rajoute rien en terminant de prendre les notes. La Watcher propose à Yume de déposer la petite plante sur une des étagères et l'entraine à ressortir. Rebelote, les deux filles parcourent une partie de l'île afin de rejoindre l’immeuble occupé par les Mécanics. Même s'il y a deux heures elles étaient accompagnées par Marcus et Roni, Lucy voulait lui faire rencontrer le reste du Clan des bricoleurs. Ce qui frappe à l'approche c'est le rez-de-chaussée... qui est entièrement colmaté par des portes, grillages, barreaux et planches de bois. Lucy se présente à une des portes et frappe. Pas de réaction derrière. Elle frappe encore et encore et ce n'est qu'après quelques minutes qu'un volet coulisse. Derrière se trouve un Américain qui doit la reconnaitre direct puisqu'il ouvre la porte dans la foulée, les fait entrer et referme derrière elles.


Allan Chandler: [Ang]- Tu viens faire du troc ? Entrez...
Tu sais... on aura pas assez de câble pour ton projet. Marcus te l'a dit ? Tu nous présentes ?

Lucy Kanedo: [Ang]- Non, juste prendre des nouvelles, accompagnée par une nouvelle arrivée. Ah mince, bien dommage. On ne peut pas prendre des câbles sur l'épave du bateau ? Oui je vous présente. Yume Fujimoto, voici Allan Chandler, Mécanic et surtout ingénieur de construction sur l'île. Yume est arrivée en fin de matinée, elle parle bien l'Anglais. Un peu perdue c'est logique... mais elle est bien entourée.

Termine t-elle de dire avec le sourire. Le grand Américain les invite à le suivre et prend place derrière un comptoir. Un détail attire l'attention de Lucy juste après qu'elle prenne place sur une des haute-chaise. Elle le montre et demande à Allan comment ils ont réussi à l'avoir. C'était une ampoule en fonction.

Allan Chandler: [Ang]- Bien le bonjour Yume. Désolé que tu te retrouves à ton tour dans cette prison.
Des câbles du Sewoon ? Oui peut-être... mais après l'hiver. L'eau est bien trop froide pour prendre le risque d'y retourner. Pas moi dans tous les cas, j'ai failli terminer dans la gueule d'un requin lors de mon unique sortie en mer. Ah ça ! C'est grâce au générateur que j'ai conçu et le charbon troqué avec les Mâchefers. Il faut le traiter, ça prend du temps. L'ampoule vient bien de l'épave elle. Qu'est-ce que je peux faire pour vous ? Je préviens... on ne peut pas se permettre de faire crédit en hiver... même si la nouvelle est charmante.

Cette fois-ci c'est lui qui offre un sourire. Un sourire un peu gêné, un peu forcé pour faire passer son message.

Lucy Kanedo: [Ang]- Pas de souci. Ce n'était pas pour cela. Je voulais juste présenter les occupants de l'île à Yume. Nous étions avec Marcus et Roni avant midi. Marcus a proposé à Yume de vous rejoindre, elle a des connaissances allant avec vos activités. Autant qu'elle rencontre tout le monde avant de faire un choix.

Allan Chandler: [Ang]- Un choix !? Euh, il est tout fait ! Voyons Yume Fuji... Il n'y a pas d'hésitation possible. A part les Watchers, il n'y a que les Mécanics comme choix intelligent. Marcus sait tout faire, Roni est expert en récupération. Moi je suis le meilleur dans mon domaine. Devon fait les meilleures trouvailles de l'île et Katy est une fille pleine de surprises ! Pourquoi pas une deuxième !? En plus elle est branchée fille depuis son agression.

Puis, d'un seul coup, une voix éclate sur le coté du comptoir. Une personne déboule d'un passage.


Katy Alvares: [Ang]- Vas-y Allan, raconte plus de détails sur mon calvaire. Des trucs croustillants, j'suis certaine que tu te sentiras plus intéressant. Ce qui m'est arrivée ne regarde que moi. Salut au fait ! Moi c'est Katy le garçon manqué, celle qui s'est fait agressée et qui préfère les filles. Une traumatisée quoi ! Infos pour toi la nouvelle... si tu comptes nous rejoindre. Ici c'est l'usine, tu fais plus ton chiffre tu dégages. Bosser, bosser, bosser... on aura bientôt une fiche de paie.

Un froid était jeté.

Après une courte escale au quartier général des médiateurs où elles avaient partagé les informations nouvellement récoltées avec le japonais, elles avaient prit le chemin menant jusqu’au clan des ingénieurs, mécaniciens et réparateurs de l’île, une destination que la jeune fille ne pouvait qu’anticiper avec excitation, elle devrait s’y sentir dans son élément. Elle n’avait pas encore décidé quel clan elle voulait rejoindre, il était trop tôt pour qu’elle se permette de faire un choix qui déterminerait son identité sur Hashima, mais elle appréciait l’idée de se retrouver entourée de personnes qui lui ressemblaient, mais surtout qui la comprendraient. Il s’agissait là d’une quête de repères, encore une fois, dans un endroit où tout lui était étranger et auquel elle devait pourtant s’habituer étant donnée qu’elle était destinée à y rester pendant une durée encore indéterminée. La jeune fille eu l’occasion d’observer le rez-de-chaussée une fois qu’elles furent arrivées, grillages et barreaux semblaient garder les entrées. Ce n’est qu’après de longues minutes passées à frapper des coups répétés sur le métal que l’on vint à leur rencontre, et la porte s’ouvrit presque instantanément après que l’identité de son accompagnatrice ait été confirmée, révélant un jeune homme qui les attendait de l’autre coté.

Après quelques mots échangés, elles furent toutes deux entrainées jusqu’à un comptoir derrière lequel l’homme s’empressa de s’installer. La jeune fille avait incliné la tête pour le saluer lorsque les présentations avaient été faites à l’entrée, et elle avait murmuré un « enchantée » accompagné d’un sourire réservé, la taille imposante de l’homme l’ayant quelque peu intimidée. Elle se contenta donc d’écouter lorsqu’il prit la parole, curieuse d’en apprendre davantage à son sujet, et elle ne fut pas déçue. Il semblait être lui même à l’origine de la conception d’un générateur, elle savait à présent qu’elle avait devant elle un esprit brillant, comme bien d’autres au sein du clan. L’intimidation laissa place à l’admiration et elle se perdit dans la contemplation de l’ampoule allumée, un objet qui n’aurait pas attiré son attention dans une autre situation mais qui, sur l’île, portait une tout autre signification. Ce n’est que lorsqu’il mentionna de nouveau l’épave qu’elle s’extirpa de ses pensées, comme si une réalisation soudaine l’avait arrachée à ses réflexions.

« [JAP] Tu disais… [ANG] Désolée… » dit-elle avant de se reprendre, embarrassée par cette confusion des langues, « [ANG] Tu disais que tu es allé sur l’épave ? Il y a eu beaucoup d’expéditions de ce genre ? L’état du bateau a-t-il permit de sauver suffisamment de matériel ? Y a-t-il un risque qu’une partie de ce matériel se dégrade si l’on tarde trop à le récupérer ? La corrosion, l’humidité…le temps est compté, non ? », elle avait enchainé les questions comme si son esprit était en ébullition, et ce n’est qu’en voyant les regards posés sur elle qu’elle se figea avant de lui faire signe de poursuivre, regagnant le mutisme auquel elle était davantage habituée.

Il l’avait dit charmante, ce qui avait eu le don de rassurer la jeune fille, l’une de ses craintes avait été de ne pas s’intégrer si elle venait à les rejoindre, mais ses dernières rencontres avec les membres du clan ne l’avaient qu’encouragée à faire le pas. C’était peut-être aussi simple que ça, les multiples questions qui l’avaient tourmentée n’avaient pas forcément besoin d’être abordées, il s’agissait d’un choix, certes, mais d’un choix qui pouvait être fait rapidement et efficacement, un choix qui, peut-être, ne se posait même pas. Lorsqu’il vanta les mérites de son clan, elle esquissa un sourire gêné, comme si elle-même cherchait ce qui la faisait hésiter. Sans oublier que leurs liens avec les mineurs lui permettrait probablement d'en apprendre davantage sur eux, et ils représentaient définitivement un mystère que la jeune fille ne demandait qu'à élucider. Alors qu'est-ce qui la retenait?

Elle ne savait pas quoi répondre, mais elle n’eut pas à le faire, une voix gronda avant même qu’elle n’ait le temps d’ouvrir la bouche. Une jeune femme déboula, visiblement contrariée par les propos de l’homme, avant de se présenter entre deux reproches, jetant un froid sur le petit comité. C’était pour ça. Oui. C’était pour ça qu’elle avait hésité, elle avait apprit qu’elle ne pouvait pas se laisser charmer par de belles paroles, et que ces dernières servaient parfois à masquer la réalité. Néanmoins, l’idée de s’abandonner dans son travail ne déplaisait pas à la jeune fille, s’occuper était une manière pour elle de faire face au monde qui l’entourait, et user de ses mains avait toujours eu pour l’effet de la calmer, elle se perdait alors dans ses réflexions, ne faisant plus attention au temps, comme si elle avait gagné un univers parallèle auquel on ne pouvait l’arracher qu’avec difficulté, un univers ou la logique régnait et dans lequel elle évoluait sans difficulté. Elle pouvait certes trouver cette même sérénité dans d’autres clans, le travail n’était pas ce qui manquait et elle trouverait toujours un moyen d’aider, mais le tout était de savoir lequel lui correspondait le mieux, si elle comptait passer ses journées à leurs cotés elle devait être certaine de ne pas se tromper.

Le silence s’était installé, et il ne demandait qu’a être brisé, mais la jeune fille avait du mal à trouver les bon mots, embarrassée que leur première conversation ait été initiée aussi brutalement. Elle prit une grande inspiration avant d’esquisser un sourire à la jeune femme qui lui faisait face.

« [ANG] Tu as raison, cela ne nous regarde pas, je suis désolée.  Je suis Yume, au fait, enchantée. », dit-elle tout en inclinant la tête pour la saluer, « Je ne demande qu’à faire mes preuves, le travail ne m’effraie pas… », la mentalité que cette sévérité impliquait, par contre, l’effrayait un peu plus, sans oublier la manière dont l’homme avait abordé aussi nonchalamment un événement qui semblait avoir traumatisé la seule fille du clan, elle se posait à présent des questions sur l’environnement qu’elle s’apprêtait à rejoindre si elle les choisissait, « …on est tous destinés à travailler ici, ce n’était pas si différent avant, alors autant que je contribue dans une discipline qui me plait et dans laquelle mes compétences seront justement exploitées… », elle fit une pause, observant tout à tour les deux mecanics présents, et son sourire s’étira un peu plus lorsqu’elle poursuivit, « Mais si je rejoins votre clan et que dans quelques mois vous m’entendez me plaindre, n’hésitez pas à me rappeler ce que j’ai dis aujourd’hui, ça m’apprendra… » ajouta-t-elle, tentant de faire de l’humour dans une tentative désespérée d’alléger l’atmosphère.

« [ANG] Je ne crois pas qu’Allan l’ait précisé mais…quelle et ta spécialité ? J’ai cru comprendre que vous en avez tous au moins une, non ? »

Changer le sujet lui permettait à la fois d'en apprendre davantage sur les membres du clan et de dévier du sujet plus délicat par lequel ils avaient commencés. Elle se faisait peu à peu une idée de la dynamique qui régnait au sein des clans, et de ce qu'ils pouvaient lui apporter, ou, plutôt, ce qu'elle pouvait leur apporter.

Deux Japonaises qui parlaient très bien la langue...
Allan Chandler était ravi. C'est sans hésitation qu'il répond lorsque Yume lui demande:

" [ANG] Tu disais que tu es allé sur l’épave ? Il y a eu beaucoup d’expéditions de ce genre ? L’état du bateau a-t-il permit de sauver suffisamment de matériel ? Y a-t-il un risque qu’une partie de ce matériel se dégrade si l’on tarde trop à le récupérer ? La corrosion, l’humidité…le temps est compté, non ? » "

Allan Chandler: [Ang]- Beaucoup non. A ma connaissance, sur la dizaine de sorties en mer vers le Sewoon il n'y a eu que deux ou trois fois des retours sans perte. Il y a beaucoup à récupérer encore. Le problème c'est bien entendu les requins mais surtout le transport. Il y a des charges trop lourdes pour ce qu'on possède. Ce que l'on ne possède plus aussi puisque deux barques ont été cassées dernièrement. Les Trackers ont également perdu leur deuxième radeau qui leur serait à chasser les monstres marins. Plusieurs compartiments de soute sont immergés mais je ne pense pas que le reste se dégrade trop vite. On dirait presque que ce bateau s'est échoué il y a peu. Un des magazine rapporté indiquait une date de moins de deux ans. J'ai moi même fait un voyage et l’intérieur m'a semblé sec.

Quelques réponses juste avant qu'il ne parle d'Alvares. Une Alvares qui débarque et jette un froid. Une réaction qui cloue le bec à Allan derrière le comptoir et qui laisse sans voix Lucy. C'est Yume qui chasse le mauvais nuage en prenant la parole... tout en s'adressant directement à elle. Une initiative qui détend l'atmosphère tendu et qui fait lâcher le regard noir de Katy sur Allan. La Japonaise se présente et Katy lève le menton en remuant la tête vite fait. Après quelques informations et réflexions prononcées, Yume demande:

" « [ANG] Je ne crois pas qu’Allan l’ait précisé mais…quelle et ta spécialité ? J’ai cru comprendre que vous en avez tous au moins une, non ? » "

Katy Alvares:[Ang] - Mécanique.
Si tu veux savoir, non ça n'était pas mon métier avant d'arriver sur cette île qui sent la mort.

Allan Chandler:[Ang] - Si je peux me permettre... quelques informations de plus pour Yume qui va surement nous rejoindre: Katy sait faire des tas de choses ici. Certes la mécanique est ce qu'elle fait le plus et développe le plus. Elle a réussi des soudures, de multiples réparations, de la rénovation et des assemblages complexes. Rien que son arme de tir elle l'a conçue toute seule. Elle reste basé au QG surtout. Il y a les récupérateurs aussi, ceux qui partent fouiller pour rapporter du matériel. Les effectifs sont divisés par trois depuis la purge et quelques euh... accident. A plein temps il reste Roni et Devon. De temps à autre Marcus et moi y allons aussi. On manque vraiment de volontaires. On ne peut pas se permettre de rester cloîtrer dans un seul domaine.

Termine t-il de dire en regardant fixement Katy... qui elle se met à froncer à nouveau les sourcils, bien consciente qu'il lui faisait passer un message.

Katy Alvares:[Ang] - Ah oui !? Je vois ou tu veux en venir Allan. Genre c'est moi qui en fait le moins parce que je ne fais pas de récupération ! Mon binôme est mort devant mes yeux, je ne veux plus revivre ça. Tu comprends ? Ils étaient là autour de lui à le manger vivant pendant qu'il me suppliait de tirer mon unique balle dans la tête. Tu aurais fait quoi à ma place ? Vous les appelez tous les Crowlers. Si ça ne tenait qu'à moi je boucherai ces mines. Ils t'ont parlé de ces monstres sous nos pieds Yume ? Enfin, ces hommes irradiés portés sur le cannibalisme...

Après la réponse de la Japonaise, Lucy demande:

Lucy Kanedo:[Ang] - Les mâchefers disent qu'ils ne remontent pas ici. La preuve de leur certitude c'est qu'ils restent eux même dans les mines. J'en reviens pas qu'ils y vivent. Que font-ils là dessous ?

Katy Alvares:[Ang] - Ils entubent tout le monde. Pourquoi crois-tu que Shenzo fait tout pour nous en écarter ? ONE est parti avec une équipe pendant des mois là dessous et lorsqu'il est revenu il était dingue. Tous ceux de son équipe l'ont suivi dans sa folie.
Allan Chandler:[Ang] - Tu abuses un peu Katy. Genki, les Mâchefers sont nos alliés. Regarde tout ce qu'il nous a rapporté pour faire du charbon, de la poudre et des huiles ! Tu accuses sans réellement prendre en compte les détails... ce qui a provoqué le massacre c'est un refus des Spirituals. One voulait la petite de Mirakuza et dans la foulée les deux sœurs ont tué deux des Néo Bushido. Qui a agressé l'autre en premier ? Il est devenu quoi au fait le Yakuza qu'on avait capturé ?
Katy Alvares:[Ang] - Mort exécuté ou jeté aux requins... de toute façon il ne méritait que ça pour avoir tué tous ces jeunes.

Lucy Kanedo:[Ang] - Non, la semaine prochaine les Watchers devront s'en occup...

Lucy coupe sa phrase en mettant la main devant sa bouche. Direct après cela elle leur demandera d'oublier ce qu'elle venait de lâcher.